17) Prison Break et balade en forêt.

Trois jours enfermés dans cette pitoyable cellule à voir passer des gardes bien trop fiers d’avoir réussi à nous attraper. Le point positif de cette détention était que nos geôliers ne semblaient pas décidés à nous faire la peau de suite. En tout cas c’est ce que je croyais avant  le troisième jour. Une brute de tauren nous enjoignit de nous coller contre le mur. Nous n’étions clairement pas dans une position où nous pouvions discuter leurs demandes. C’est ainsi que nous nous retrouvâmes en ligne, sur le mur au fond de la cellule. Pénétrant dans la pièce le tauren demanda au « Batard de Mok ’natal » de le suivre. Taz, qui n’avait peut-être pas conscience que faire le malin serait douloureux, fit preuve de défiance ; invitant le tauren à venir le chercher lui-même. Avec un sourire vicieux, le minotaure fit entrer sa bande dans la cellule trainant de force le commandant, lui promettant qu’il allait passer un sale moment. Je me dis qu’il allait les occuper pendant un bon bout de temps, que ça nous laisserait un moment pour planifier une action.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

 De longues heures passèrent et personne ne revint. Une pluie battante tombait dehors, rendant l’atmosphère de la cellule terriblement humide et désagréable. Plus personne ne semblait être encore présent dans le camp. Valar se mit à regarder dehors et à jouer au chien de garde. C’est bien la seule chose que ce singe est capable de faire. Il ne vit rien. C’était le moment de trouver un moyen de sortir. Les frères retournèrent la cellule, mais l’aîné Gälgenstrick fut celui qui vit ce qui allait être notre salut. Une simple flaque d’eau, à un endroit qui n’aurait jamais pu être mouillé. Sylraelean, qui d’habitude attend bêtement les ordres décida de chercher une possible faiblesse dans le mur. Ce qu’elle trouva, était un autre défaut de construction. Une dalle de pierre, par dessous laquelle l’eau s’infiltrait. Etonnement, elle réussit à soulever le bloc minéral, libérant un interstice dans lequel nous pourrions nous faufiler pour sortir de notre cellule. Tout le monde profita de cette occasion pour sortir, sauf Morkrim, massif orc qui n’aurait jamais été en mesure de profiter de cette occasion en or à cause de sa carrure. Valar et l’orc se mirent à creuser, déblayant après un temps raisonnablement long un passage pour faire sortir le dernier prisonnier.

 Le camp était effectivement désert. Comme si la trentaine d’individus, qui le peuplait s’étaient évaporés avec Taz en prime. Ma priorité actuelle était de trouver un moyen de s’équiper pour pouvoir s’aventurer dans la jungle et trouver un endroit à partir duquel on pourrait lancer des recherches. Evidemment, ma réelle motivation était de régler définitivement mes comptes avec ce Grom’Kul qui avait eu l’impudence de m’enfermer. Trouver le commandant serait cependant un bonus non négligeable. Mes « frères » étant naturellement méfiants à mon encontre je mis l’emphase sur le sauvetage du chef. Toutefois cela serait pour plus tard. Le petit groupe d’ex-prisonniers que nous étions se mit à faire le tour du camp. Sous un petit pavillon, se trouvait un unique sac de couchage, à côté de ce dernier une petite note. Les animaux qui peuplaient la jungle alentours étaient particulièrement agressifs en ce moment. C’est tout ce que nous pûmes trouver. Ces fumiers avaient tout prit avec eux. Nous laissant pour seul matériel disponible le bambou qui pousse en abondance. Sous la pluie tout le monde se tailla des armes rudimentaires et c’est détrempés que l’on se mit en marche.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
 
  Le chemin était boueux et l’avancée n’était pas si facile que cela. Naturellement, comme à leur habitude mes compagnons préfèrent se focaliser sur quelque chose d’inutile. Cette fois c’était un loup mourant. Ses blessures étaient graves, une grande entaille en train de suppurer, une patte brisée, et des blessures partout sur son dos. Cet animal était l’une de nos montures et s’était fait attaquer par une meute d’animaux furieux. C’était en tout cas les constatations de Meimei. Valar étant lui-même un animal il fit du sort de cette bestiole une affaire personnelle. Voulant absolument le soigner avant de se résigner et de se décider à abréger ses souffrances. De longues minutes furent perdues mais au moins on avait de la viande pour le lendemain. Il faisait presque nuit, et la météo rendait le chemin presque invisible. Toutefois nous arrivâmes à une intersection. Morkrim décida de partir en éclaireur. Il remonta le chemin de droite. Lorsqu’il revint, il annonça que le chemin traversait le territoire de chasse d’une meute de prédateurs. Morkrim l’éclaireur se mit alors à parcourir rapidement le chemin de gauche. Son rapport était pour le moins surprenant. Sur ce chemin, nul bruit, aucun signe de vie sauvage mais le plus inquiétant était le tas d’ossement qu’il avait vu. Des os appartenant à des bêtes mais plus gênant à des humanoïdes   Le plus cocasse était que nous avions empruntés ce chemin quelques jours plus tôt. Préférant les menaces connues, je donnais l’ordre de suivre le chemin qui traversait le terrain de jeu des carnivores locaux.

  Marchant en avant de la troupe je ne vis pas que Meimei trainait à l’arrière.  Inconsciente du danger que représente le fait d'être séparée du groupe ou juste stupide je ne saurais pas dire pourquoi. En tout cas, elle ne vit pas venir le tigre qui lui sauta dessus. L’énorme félin planta ses longs crocs dans la chair de la femme-ours qui était à présent au sol. S’il avait été seul, l’animal n’aurait sans aucun doute pas causé du tort. Au contraire, cette Meimei était irritante. Toutefois, le tigre n’était pas seul. Une petite dizaine de ses semblables était avec lui. Le manque de visibilité nous avait fait marcher droit dans un traquenard et c’est ainsi que certains de ces animaux tentèrent à leur tour de sauter sur nous. Avec moins de succès. Le combat s’engagea donc. Armés de bambous taillés la prudence était de mise. Tandis que moi, Morkrim et Syl arrivèrent à éliminer chacun un des monstres orange d’autres eurent moins de talent.  Meimei toujours bloquée sous un tigre et Valar lui aussi en train de subir les furieux assauts de carnivores.  Sylraelean alla lui porter assistance. Réussissant à faire fuir une bête. Toutefois, ce faisant, elle tourna le dos à une autre menace qui s’empressa de lui sauter dans le dos. Voyant Morkrim en train de se défendre correctement, je décidais d’aller aider Syl. Son incompétence se payait cette fois en blessures, cela lui enseignera une bonne leçon. Je pris quand même la peine de blesser son assaillant à l’œil. Ce qui le fit partir dans la jungle d’où il venait. Progressivement, nous prenions l’avantage. Chaque coup de nos lances, couteaux, pieux, archaïques tuant ou faisant déguerpir les membres de la meute. La pluie battait encore le sol et certains étaient mal en point. La plupart saignaient légèrement mais ce n’était clairement pas le moment de s’arrêter. Valar se précipita vers Meimei, s’assurant qu’elle allait bien. Pour une fois qu’il s’inquiétait pour quelque chose, il fallait que ce soit pour cette pandarène, il allait falloir que je me débarrasse de ces deux là bientôt.

 La progression était lente, les blessés ayant du mal à suivre le rythme. Fort heureusement, après ce qui semblait être une éternité nous trouvâmes l’entrée d’une grotte. Valar sans doute énervé par l’odeur du sang tout à l’heure fit preuve -encore une fois- d’irrévérence à mon égard. N’étant clairement pas d’humeur à le laisser jacter une fois de plus sans conséquence je demandais à Morkrim d’aller le calmer. L’orc ne se fit pas prier, il roua l’abruti de coups et ce dernier finit inconscient sur le sol. Une bonne chose de faite. Meimei resta dehors avec Valar tandis que nous nous aventurâmes dans la grotte. L’endroit semblait avoir été visité il y a peu. Sur nos gardes nous remontions la structure naturelle, nous enfonçant de plus en plus dans la pierre. Au fond de ce lieu. Une pile de corps. Ils avaient été mis là sans vraiment de précaution. Dans ce tas informe, un frère vit une tête connue. Taz était parmi eux. Salement amoché mais encore vivant. Un Mok ’Natal de trois-cent kilos inconscient. Ça n’allait pas faciliter les choses.