FERREAE LACRIMAE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

L'enfant sans nom [Gälgenstrick l'Ombrelié : partie I]

Aller en bas

L'enfant sans nom [Gälgenstrick l'Ombrelié : partie I] Empty L'enfant sans nom [Gälgenstrick l'Ombrelié : partie I]

Message par Gälgenstrick Ven 1 Déc - 13:18

Alors que vous fouillez dans de vieux dossiers de la confrérie - qui par ailleurs ne vous regardent absolument pas, gare à vous si un membre vous surprend - vous tombez sur une lettre abîmée, rédigée à la hâte.


"Je me souviens. J'étais un jeune orphelin qui survivait en commettant quelques larcins dans les bas-quartiers de Gilneas. Mes derniers souvenirs remontent à l'âge de onze ans environ, au-delà, impossible de savoir ce qui est arrivé. C'est comme si je m'étais réveillé tout à coup. Je me suis simplement retrouvé là, seul... J'ai commencé par voler quelques victuailles sur les marchés, me réfugiant dans les égouts, y dormant malgré la puanteur et les rats. J'ai fait ça quelques années, tombant régulièrement malade à cause de la saleté et du froid, je me demande encore comment j'ai pu survivre... Les soldats faisaient semblant de ne pas me voir, les autres enfants me traitaient comme un chien lorsqu'ils me croisaient, et les parents n'ont jamais montré de compassion envers moi. Je n'en ai jamais voulu, alors ça m'allait... Je devais avoir une sacrée sale gueule... Peut-être pas assez Gilnéen ? Je savais même pas d'où j'arrivais... C'était peut-être ça qu'ils aimaient pas... M'enfin bref...


Un jour j'ai fait la connaissance de ce type louche, qui semblait connaître mon mode de vie ; il prétendait m'avoir observé, j'ignore comment. Quelqu'un d'assez propre sur lui, petit costume... mèche de cheveux soignée, barbichette... de la prestance...  Je faisais un peu primitif par rapport à lui qui avait l'air civilisé, poli... J'étais dégueulasse... Il m'a promis de l'argent si je faisais ce qu'il me demandait sans poser de questions, alors j'ai accepté. J'ai commencé à faire les poches de quelques personnes, j'ai appris à crocheter des serrures avec lui, il était mon tuteur. Je découvrais le frisson de l'infiltration, la peur du plancher qui craque, les mouvements quasi-imperceptibles des gens ensommeillés, la faible lueur des chandeliers... Mais le froid, toujours le froid, et la fine pluie qui semblait s'infiltrer jusqu'à mes os, et les faire rouiller. Je ne comprenais toujours pas comment je pouvais rester performant et sûr de mes gestes malgré mon état de fatigue et ma santé fragile. C'est que je dormais toujours dans les égouts, le vieux ne voulait pas de moi chez lui... Tout au plus il m'avait apporté quelques vêtements, des couvertures, et de quoi faire du feu... Un peu tous les soirs, jamais tout en même temps... Il était pas très discret quand il arrivait, mais personne n'avait l'air de s'en inquiéter... C'est comme si il n'existait pas... Mais je divague encore... Je ne voudrais pas vous perdre, reprenons...


En visitant les quartiers riches de cette manière, j'ai ramené un butin assez conséquent, et aussi quelques "documents" pour mon mentor, qui ne voulait toujours pas me dire comment il s'appelait. Il refusait même un surnom... "Je suis le vent", me répétait-il. Je me doutais qu'il était certainement au service d'une organisation, mais j'ignorais laquelle, et ça ne m'intéressait pas : je voulais pouvoir manger... Au fil du temps, malgré mon jeune âge, cet homme m'a confié des tâches plus ardues, certainement pour le compte de ses supérieurs... Il s'agissait d'intimider quelques huiles du coin qui avaient une influence sur le jeu politique. "Il" m'a filé mes premières lames. Lorsque j'ai vu mon reflet dans l'une d'elles, j'ai pris peur. C'était l'année de mes dix-sept ans.


Un jour, une opération a mal tourné... Je me suis retrouvé avec du sang sur les mains... C'est assez flou... J'ai paniqué, fait n'importe quoi. Je suis devenu fou. Il me semble que je me suis mis à hurler, je suis sorti en courant de la maison où je m'étais infiltré... Je ne pouvais pas m'enlever la vision de ce bourgeois qui m'avait surpris dans son bureau, à qui je venais de trancher la gorge... La plaie béante, son regard de bête effrayée, le sang qui s'échappait à intervalles régulières et qui venait ponctuer mon visage et mes haillons de sa chaleur...  Je venais de goûter au meurtre. Alors que je perdais la raison, j'ai poignardé plusieurs personnes, innocentes. J'en voulais plus. L'adrénaline me faisait délirer... Puis moi qui avait eu si froid pendant des années, sentir ce fluide vital sur mon corps, si chaud... J'entendais les cris, les pleurs, dans les rues, et dans l'habitation d'où je venais de m'échapper...  Les autorités ont réussi à m'attraper. Alors qu'ils s'apprêtaient à me porter le coup de grâce après m'avoir copieusement battu, un homme s'est approché et leur a demandé d'arrêter, ce qu'ils firent net. Mes yeux étaient embués par l'hémoglobine et je n'ai pas pu voir son visage, mais sa voix m'était familière... 'Me doute que c'était le vieux... Mon mentor était certainement plus connu que ce que je pensais... J'ai passé la nuit au bagne, et on m'a pendu en place publique le lendemain à l'aube. C'était ma dernière nuit en tant qu'être vivant, et elle fût blanche.


Le temps que j'ai passé sous terre m'a paru très court. C'était comme un court rêve au bout duquel l'on se réveille en criant, comme à la naissance... Les Réprouvés sont devenus ma première véritable famille. Comme je ne connaissais même pas mon prénom (le vieux, lui, m'appelait "gamin"), ils m'ont nommé "Gälgenstrick", "noeud coulant" dans votre langue... C'est mieux que rien. Et au moins, maintenant, je n'ai plus besoin de me nourrir... Mais une sorte de faim est toujours présente en moi, elle gronde... J'ai faim d'action. Je découvre ce que signifie avoir une famille, ainsi qu'une cause. Sylvanas Coursevent m'a octroyé une seconde chance et j'ai juré de la servir jusqu'au bout, ainsi qu'à travers elle : la Horde. Je connais déjà la mort, le sang et la misère ; plus rien ne peut me faire peur... Je me dois également de retrouver le vieux, de préférence vivant... Si jamais il est raide depuis le temps, j'espère convaincre le haut commandement Réprouvé d'en faire l'un de nos semblables. J'ai quelques questions à lui poser.


Aussi, je serai clair : c'est à présent vers votre ordre que je désire marcher, car votre réputation vous précède. Faire parti des Réprouvés et de la Horde ne me suffit pas, j'ai besoin d'être au plus près des événements, et de faire mes preuves aux côtés de personnes fiables et concernées par l'avenir de la Horde face à l'Alliance. Je ne supporte plus de voir leurs visages si fiers et si nombreux face à nous... Eux qui me méprisaient et me laissaient croupir sous leur terre.


Je ne cherche pas un blason ou un nom. Je cherche une structure compétente qui pourra me former. Après un passage en revue de différents regroupements, la plupart me semblent frivoles, dénués d'intérêt, d'identité et de but ; le vôtre en revanche a conservé mon attention, et ce depuis plusieurs mois.


Merci d'avance pour le temps que vous accorderez à cette lettre, qui je l'espère et malgré sa longueur, trouvera un écho.


Gälgenstrick."
Gälgenstrick
Gälgenstrick
HRP

Messages : 12
Date d'inscription : 30/11/2017
Age : 31

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum