8 - Sauvetage de péons.

Alors que le chef sonnait le cor pour le rassemblement, un orc maussade est arrivé à dos de loup pour nous remettre une missive. Elle venait de Saurcroc ; celui-ci nous demandait d'aller libérer de pauvres péons, capturés par des membres du Culte sur lequel nous avions commencé à enquêter, et dont nous avions éliminé deux membres quelques jours auparavant. Sans plus tarder, et après avoir refoulé un gobelin qui nous invitait à la débauche, nous nous sommes mis en route... vers les Paluns.


Bien entendu, les mongoles que nous devions aller chercher étaient enfermés dans un fort, que nous allions devoir traverser ; et dont nous allions devoir annihiler les défenses. Ce fort se trouvait sur une île, dont nous étions séparés par un grand lac ; une fois arrivé sur le quai, aucune embarcation ne se trouvait à disposition, et le brouillard ne jouait pas franchement en notre faveur. Oh, j'oubliais : deux nouveaux venaient d'intégrer nos rangs... Ereschki, un orc qui se revendiquait démoniste et qui souriait d'un air niais... Il était carrément pas net, et dégageait à peu près autant de charisme qu'une huître ou qu'un Pandaren lambda... Puis un Tauren, Ahnen, l'air un peu plus solide, du genre qui parle peu mais bien ; il m'a fait bonne impression.


Passons : nous sommes retournés sur nos pas, jusqu'à tomber sur une sorte de rivière, en contrebas, où se trouvait justement une embarcation qui avait l'air aussi pourrie que moi. Täz et Ahnen ont quand même voulu descendre pour l'examiner (du moins ils ont essayé, Täz a glissé et s'est ramassé la gueule dans l'eau, suivi par Ahnen qui lui a atterri dessus) ; ils l'ont tiré hors de l'eau tant bien que mal pour la ramener vers le groupe. La barque avait des trous... Eldenril s'est proposé d'en colmater un ou deux avec de la magie arcanique, cependant il n'était pas sûr de pouvoir garder toute sa concentration lors du trajet vers l'autre rive, qui semblait assez long ; le démoniste, lui, nous a fait un cours de menuiserie, ou quelque chose du genre, j'écoutais pas, j'ai dit « on s'en branle, il nous faut une solution » et Täz a arraché une planche. Il m'a dit « Gälgen, vous irez voir de l'autre côté en nageant sur cette planche », j'y suis donc allé.


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L'eau était certainement trop froide pour les vivants, je ne risquais pas grand-chose ; au milieu du trajet je me suis senti ralentir, je ne sais plus très bien pourquoi, mais j'ai pu continuer jusqu'au quai d'en face, qui semblait désert. J'ai continué mon inspection, et malgré le brouillard, j'ai réussi à apercevoir une embarcation neuve de l'autre côté du quai, assez large pour tous nous accueillir à l'intérieur ; il y avait même des rames. Evidemment je l'ai volée et je suis reparti vers l'autre rive aussi vite que possible.


Täz m'a félicité et nous nous sommes tous mis en route. Une fois de retour sur l'autre rive, nous avons dû nous cacher rapidement dans des roseaux, ayant surpris trois gardes à travers la brume qui semblaient faire une ronde. Sylraelean s'est écartée du groupe pour tenter de les prendre à revers, alors qu'ils approchaient de nous ; Ahnen s'est emparé de l'un deux pour lui faire découvrir les joies du German Souplex et l'a littéralement noyé. On s'est débarassés du second rapidement ; le troisième a réussi à s'enfuir, sans que Sylraelean ne puisse le rattraper. Täz et Ahnen l'ont chargé et il s'est écroulé par terre. Le fort nous faisait face un peu plus loin ; le chef nous a demandé, à Sylraelean et moi, de partir en éclaireur pour rendre compte des effectifs sur place. Il y avait deux gardes de chaque côté de la porte, et deux autres en haut des tours de guet. Sylraelean a escaladé la tour de gauche, j'ai tenté d'escalader la tour de droite mais je me suis cassé la gueule, ce qui a alerté le garde qui m'a tiré une flèche sur la gueule ; je sentais bien que j'étais blessé, sans ressentir la douleur, comme d'habitude, et j'ai aussitôt entrepris de retenter l'escalade à nouveau ; j'y suis parvenu, j'ai égorgé le bâtard et j'ai regardé le groupe derrière qui se débattait avec les gardes de devant la porte, qui n'ont pas eu le temps de gueuler pour faire fermer l'entrée. Ahnen a voulu leur faire peur en beuglant, mais la pression devait être trop forte, il a lâché un cri ridicule ; Täz et Ahnen se sont fait cribler de flèches, mais ont tout de même réussi à neutraliser les gardes. Pendant ce temps, j'ai vu Sylrae s'emparer de l'arbalète que sa victime avait laissé tomber en mourant ; j'ai aussitôt fait de même, et nous avons tiré sur d'autres gardes qui accouraient ; ces derniers en ont pris plein la gueule sans voir où nous étions. Tout est allé très vite, et à la fin de la bataille, lorsque nous sommes redescendus, j'ai vu que le chef était sérieusement blessé. Eldenril s'est approché pour me signifier qu'il me demandait ; je me suis approché et ce dernier m'informa qu'il me confiait le commandement temporairement, il ne pouvait plus bouger. Je remarquai que l'autre orc avait disparu, probablement qu'il était allé se cacher quelque part après que le gangrechien qu'il avait invoqué pour nous aider ait refusé de lui obéir...


Après avoir aidé le chef à se mettre à l'abri quelque part (= derrière un buisson), j'ai pris la tête du cortège et j'ai mené les frères à l'intérieur du château. Le hall était vide (je m'en étais assuré, aucun piège ne s'y trouvait), nous avons traversé un couloir nous menant vers une pièce miteuse où se trouvait une porte en acier, fermée à clef, ainsi qu'un escalier. J'ai envoyé Sylrae en éclaireur et elle est tombée nez à nez avec un garde, que nous avons corrigé ; nous nous sommes précipités à l'étage, où nous attendaient deux gardes ainsi que celui qui semblait être le commandant des troupes ennemies, qui a commencé à faire le malin en disant qu'il allait tous nous tuer, en grimpant sur la table qui lui faisait face. Les gars ont fait du bon boulot en éliminant rapidement les subalternes ; avec un pas de l'ombre bien placé, je me suis retrouvé derrière ma cible et je l'ai poignardée. Ahnen s'est élancé vers lui pour le baffer dans les règles de l'art ; Sylrae a voulu l'imiter et s'est pris les pieds dans un tapis, bénéfice net : elle s'est ramassée la table dans les dents... Le commandant, qui faisait déjà moins le costaud, a tenté de contre-attaquer, nous l'avons esquivé comme des beaux gosses et l'avons achevé sans qu'il ait le temps de dire « Maman ». Evidemment, on a ramassé Sylrae et ses quelques dents, puis, après avoir subtilisé la clé de la porte d'en bas à l'autre abruti, nous sommes redescendus en trombe. On a ouvert ; Ahnen s'est précipité et s'est retrouvé, une fois dans la cave, face à un mage qui lui a aussitôt fait comprendre son impolitesse en l'accueillant chaudement. Les deux péons étaient derrière le mage, enfermés dans des cages de piètre facture ; grâce à un nouveau pas de l'ombre, je me suis glissé derrière le mage pour lui enfoncer mes lames dans les reins ; ce dernier a eu le temps de lancer une nouvelle boule de feu sur Sylrae, qui a fait preuve de flexibilité et l'a esquivée, ce qui a eu pour effet de cramer la gueule d'Ahnen qui était juste derrière et qui venait à peine de se relever. Nous sommes venus à bout du mage sans peine ; je l'ai achevé, nous avons ouvert les cages des péons qui pleuraient comme des enfants, je leur ai dit qu'on rentrait chez Papa Saurcroc et on est repartis chercher Täz dans son buisson pour rentrer à la maison. Ce dernier, une fois à Orgrimmar, devant notre QG, m'a attribué le rang d'Aîné de la Confrérie pour bons et loyaux services, et pour avoir mené nos troupes avec succès. Et il est vrai que j'étais, pour ma première fois en tant que meneur, plutôt content de la discipline de nos frères, et de la réussite de l'opération.


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